Travaux d'Histoire Ethico-Politique
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Le Maréchal de Münnich, gentilhomme allemand d'Oldenburg, a servi divers princes européens, et en dernier lieu Pierre le Grand, dont il réorganisa l'armée, puis fut conseiller de Catherine II : c'est pour cette dernière qu'il rédigea ses mémoires en français, contenant des projets de réforme du gouvernement de la Russie. Ce texte devait rester secret, mais il fut imprimé à Riga en 1774, sept ans après la mort de l'auteur. Depuis, la plupart des historiens de la Russie l'ont cité et utilisé, bien que seules quelques Bibliothèques en possèdent un exemplaire. C'est donc un texte à la fois fameux et rarissime, et d'une lecture aussi attrayante que curieuse, que M. Ley remet en circulation.
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L'auteur compare les pratiques des diverses régions de l'ancienne France, aussi bien celle de langue d'oïl que celle de langue d'oc, confrontant judicieusement les données des sources diplomatiques, juridiques, littéraires et religieuses; tous les aspects de la famille, du lignage à la famille étroite, du château à la chaumière, apparaissent ici, aussi bien que les communautés, "frarèches", "pariages", et le statut des orphelins et des bâtards.
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Prix Drouyn de Lhuys de l'Académie des sciences morales et politiques.
Voici la suite et fin du Journal de Fortoul, dont t. I a paru dans la même collection, n° 33, en 1979 (248 p., Fr.s. 50,—). Hippolyte Fortoul, homme de lettres et homme d'état, ne rédigea son Journal que dans les deux années qui précédèrent sa mort, période de sa vie politique. Ce Journal nous révèle quelles furent la vie privée et la vie publique du ministre de l'instruction et des cultes de Napoléon III. Nous le suivons pas à pas dans son activité ministérielle, le détail de ses entrevues avec l'Empereur, avec le personnel politique, administratif et universitaire.
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Il a fallu deux siècles pour que la chevalerie se constitue en corps conscient de sa propre existence. A l'origine il y avait des milites, simples serviteurs armés des rois, princes et châtelains. Dès le début du XIe siècle, les témoins ecclésiastiques commencent à voir en elles un ordo, qui s'affine progressivement pour devenir, au XIIe siècle, la Chevalerie. En même temps, elle hérite de l'idéologie royale (devoir de protection des faibles, pauvres, veuves et orphelins), qu'elle est par son nombre et sa puissance plus à même de défendre que le seul roi, ou même que les princes. L'auteur retrace dans ce ce livre l'histoire de la cérémonie de l'adoubement, symbole à la fois social et idéologique de la chevalerie.
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Les "quinze régents et trois censeurs, qui sont le Conseil des Ministres", de la Banque de France et qui ainsi "disposent d'un formidable pouvoir", selon les expressions employées par Delaisi au début du XXe siècle, apparaissent déjà à Georges Duchêne en 1867 comme des "pachas" tenant entre leurs mains "le crédit et la circulation de la France". Mais ces "grands féodaux" qui, dit-on, disposaient de tant de puissance, demeurent, sauf exception, des inconnus. Quelques-uns portent pourtant un nom resté notable... On a bien souvent une certaine image du "régent moyen" : ce serait un financier austère, plus précisément un banquier protestant, s'insérant dans une longue dynastie de banquiers. Mais peut-être n'est-ce là qu'un cliché, qu'une r©putation légendaire ?
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On a dit que la Banque avait financé le coup d'Etat... C'est un légende, et M. Plessis le démontre aisément, pièces d'archives en main. Mais très vite, elle a contribué à affermir le régime, soutenant les emprunts ou les industries ferroviaires. La Banque se voulait indépendante, mais elle subissait les pressions du gouvernement. D'autre part, face aux tensions monétaires, elle a dû se résigner à abandonner progressivement la traditionnelle fixité du taux d'escompte, à consentir à le modifier, et à plus d'une reprise... L'époque a vu aussi le développement de nouveaux établissements de crédits. Comment la Banque de France y a-t-elle réagi ? Certes elle a gagné la bataille contre les Pereire ; elle s'est modernisée, mais elle est restée le rempart le plus sûr contre toute aventure monétaire.
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Vers 1900 se dessine, dans l'historiographie germanique, un Luther caricatural, le moine angoissé et déséquilibré qui, sur la foi d'une révélation soudaine, devient un chef religieux irascible, incohérent, mais touchant par la sincérité de ses convictions. Importée en France il y a plus d'un demi-siècle, cette légende y fut cultivé par l' "histoire des mentalités" pour prévenir toute explication rationnelle de la Réforme. Contre la répétition routinière du stéréotype, l'auteur propose une analyse neuve de trois problèmes cruciaux :
1. l'évolution qui mène Luther à la rupture avec Rome
2. le rôle, les réactions et les hésitations doctrinales du Réformateur dans la crise des années 1520
3. la systématisation de sa pensée théologique au lendemain de la crise.
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